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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/97

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mener Rubbia prendre un verre de champagne à Suburre. Elle hésita et ne consentit, les sourcils froncés, que sur mon insistance. Nous étions installés dans la petite salle qui fait angle droit, comme chacun sait, avec celle où l’on danse. Je parlais alors avec lenteur d’un restaurant de nuit viennois, vraiment extraordinaire, vu durant que j’exerçais mon office d’agent secret. Brusquement les yeux de Rubbia se mirent à battre sans que son visage bougeât. Je vis son regard aller de gauche à droite, suivant certainement quelqu’un. C’est là qu’il fallait user de sang-froid. Me tourner pour savoir qui retenait son attention eût été une de ces erreurs qui séparent irrémédiablement deux amants comme nous étions. Ma curiosité pourtant était violemment excitée. Je crus enfin deviner que la personne aperçue s’arrêtait. Pendant ce temps je parlais toujours, mettant toute ma volonté à conserver un débit normal et sans trous, quoique ma curiosité fût attirée ailleurs.

Le visage de ma belle androgyne était