gences supérieures à l’homme , telles que les Anges, les Archanges, les Séraphins & les Elus ne peuvent avoir de Dieu des idées plus complertes que l’homuie , qui n’y comprend xien du -tout ici bas.
§ 9.
Comment a-t-on pu parvenir ù persuader à desEtres raisonnables que la chose la plus im possible à comprendre étoit la plus e ssentielle pour eux ? C’est qu’on les a grandement es srayés : c’est que quand on a peur, on cesse de raisonner : c’est qu’on leur a sut-tout re commande de se défier de leur raison : c’est que quand la cervelle est troublée , l’on croie cout, 8c l’on n’examine plus rien.
§ 10.
- L’ignerance & la peur , voilà les deux pi
vots de toute religion. L’incertitude ou l’honv. me se trouve par rapport à son Dieu est pré-ì cisément le motis qui l’attache à sa religion.’ L’homme a peur dans les ténebres tant au physique qu’au moral. Sa peur devient habi tuelle en lui ôc se change en besoin ; il croiroic qu’il lui manqueroit quelque chose, s’il n’avoit rien à craindre.
§ 11.
Celui qui dès son enfance s est sait une habitude de trembler toutes les sois qu’il entend prononcer de certains mots, a besoin de ces mots & a besoin de trembler : par là même il est plus disposé à écouter celui qui l’entretient dans ses craintes , que celui qui tente