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Page:Le vol sans battement.pdf/51

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L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

dant une importance énorme, déclare-t-il, mais ces peines et ces écœurements importent peu à l’humanité ! Elle ne demande à connaître que des résultats ».

Le premier essai de construction avait été effectué à Lyon en 1856. Mouillard n’y attache pas d’importance. « Cet appareil n’a pas été fini, il était mal conçu… J’étais trop influencé par les rameurs, c’était un mélange du planeur et du rameur. J’ai abandonné. »

Dans le voisinage de sa ferme, mieux instruit par des observations plus variées et une réflexion plus calme, à l’abri d’indiscrètes curiosités, Mouillard peut pousser plus avant ses expériences pratiques.

Là furent effectués les deux essais véritables que Mouillard décrit dans l’Empire de l’Air sous les titres Deuxième essai et troisième essai.

Le premier ne fut pas heureux, bien que les bâtis de bois recouverts d’une feuille de caoutchouc, qui constituaient les ailes de l’appareil, aient été, suivant l’opinion de l’auteur, qui pourtant n’aime pas vanter son travail, « remarquablement faits comme légèreté et puissance ».

Mais les proportions de l’appareil étaient grandes, et des ruptures se produisirent par suite du fléautement lorsque les bâtis des ailes furent mis en mouvement.

Le troisième essai, fait en 1865, donna un résultat meilleur. L’aéroplane comprenait deux ailes construites en hampe de fleur de grand agave. Les ailes, jointes par une charnière, qui venait se placer à la hauteur du creux de l’estomac de l’aviateur, étaient mues à la fois par les pieds auxquels les reliaient deux barres de bois, et par les bras qui s’appuyaient dessus, et y étaient fixées par des courroies.

Avec cet appareil, qui avait une surface portante de douze mètres carrés, Mouillard arriva à se maintenir dans les airs pendant quarante-deux mètres. Cette mé-