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Page:Leblanc — Contes du soleil et de la pluie, parus dans L’Auto, 1902-1907.djvu/341

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— Si encore tu avais une petite voiture, un fauteuil roulant !

— Eh ! mon Dieu, qui est-ce qui s’occuperait de moi ? La bonne a assez à faire.

Quinze jours plus tard elle put descendre de sa chambre. À la porte du jardin, un vieux fauteuil juché sur trois roues l’attendait.

Interdite, elle regarda Jacques. Il s’écria :

— Eh bien oui, C’est moi… moi et Gravely. Il l’avait d’occasion… une bonne occasion ! Pense donc, il nous le laisse contre nos deux bicyclettes.

— Mais c’est absurde ! Qui me poussera ?

— Moi, parbleu ! Crois-tu que j’aurai pas la force ? Et puis, quand j’serai fatigué j’tirerai… C’est bien moins fatigant… Tu sais, j’ai mes guides d’autrefois… mais oui, c’est moi qui ferai le cheval maintenant… Ah ! ne dis pas non, ça c’est du sport… Voyons, montre-nous une bonne fois que t’es une grand mère sportive…

Maurice LEBLANC.