Aller au contenu

Page:Leblanc — Contes du soleil et de la pluie, parus dans L’Auto, 1902-1907.djvu/405

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CONTES DU SOLEIL ET DE LA PLUIE

Un Triple Mystère

Séparateur

L’an dernier, sur la route de Saint-Omer à Boulogne, à l’endroit le plus désert de cette rude contrée, un paysan trouva, vers six heures du matin, une automobile brisée, tordue, morte, pourrait-on dire. Elle gisait au pied d’un arbre, et l’arbre portait une blessure profonde.

Comme il n’y avait personne aux alentours, le paysan se dit que les voyageurs étaient partis chercher du secours jusqu’à la ville voisine, et il passa son chemin.

Mais le soir, en revenant de son travail, il aperçut l’automobile à la même place, et il l’y vit encore le matin suivant. Alors, ayant au préalable débarrassé la voiture de tout ce qui lui paraissait de bonne prise, il avertit le garde champêtre de son village.

La gendarmerie, prévenue aussitôt, arriva sur les lieux. On fit une enquête. On fouilla les environs. On s’adressa à tous les aubergistes et à tous les hôteliers du pays. Ce fut en vain. Aucun indice ne put être recueilli.

C’était une 14-chevaux Gradivelle. Le parquet s’informa auprès de Varnier, l’ancien champion cycliste, directeur de la maison Gradivelle,

Varnier consulta ses registres et répondit que le numéro 1 325 avait été livré trois mois auparavant à un Anglais de passage à Paris, lequel Anglais se faisait appeler Percy Whitehead.

On rechercha partout le nommé Whitehead. Il demeura introuvable.