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Page:Leblanc — Contes du soleil et de la pluie, parus dans L’Auto, 1902-1907.djvu/472

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Il baissa la glace.

— Qu’y a-t-il ?

— Le moteur.

— Quoi ?

— Grippé.

— Et alors ?

— Alors la panne.

— Irrémédiable ?

— Irrémédiable !

Devant la petite porte. Une forme se détache des bras de Louis Colange :

— À bientôt, cher ami. Venez donc dîner demain soir… Vous savez que mon mari vous aime beaucoup.

— Cependant… proteste faiblement le jeune homme, grelottant.

— Non, je vous en prie. L’épreuve est concluante. Le destin ne veut pas.

— Vous croyez ?

— Si je le crois ! Un pneu crevé, un moteur grippé, n’est-ce pas là des avertissements du ciel ? Nous ne devons pas insister. Et pourtant, Dieu sait si j’étais résolue à tout !

La porte grinça de nouveau. Un dernier baiser.

— À demain, cher ami.

— À demain.

Et ils se séparèrent…

Maurice LEBLANC.