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Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/304

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le devoir

plaintes funèbres des oiseaux, il étouffa tout ce qui clame dans la nuit, ce qui crie, ce qui hurle, ce qui se désespère.

Il leur disait les adorations des amants, les aveux, les prières, les remercîments. Ils devinaient les mots tendres qui remuent le cœur et les mots brûlants qui remuent les sens, tous les mots d’amour qui viennent de l’âme et qui ébranlent les nerfs et désarment les résistances, tous les mots graves et persuasifs que nous suggère la poésie de certaines heures et de certaines situations.

Puis Georges s’agenouilla, saisit les mains de sa maîtresse, et, la tenant à distance, prononça d’une voix haute :

— Regarde-moi, Jeanne, que je te voie m’aimer.

Et, les yeux dans les yeux, ils se regardaient, tout pâles sous la pâleur de la lune.

Puis Jeanne entoura de ses bras la tête du jeune homme, le pressa sur son épaule, le berça, mit sur ses joues, sur son front, sur sa bouche de petits baisers courts et à peine appuyés.

Puis, de nouveau, le murmure monta.

Cette fois, il disait les caresses et les étreintes,