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Page:Leblanc - La Pitié, 1912.djvu/117

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LA PITIÉ

Anne et moi. L’obstacle, maintenant, c’est l’autre. La malheureuse est folle de jalousie et de douleur. Il m’a fallu jurer, mentir, enfin lui promettre que demain nous partirions en voyage, je ne sais où.

Jacques, vivement.

Quelle absurdité ! Tu ne l’aimes plus.

Robert.

Elle est le passé, avec ses liens indestructibles. Je n’ai pas le courage de les rompre.

Jacques.

Toi aussi, Robert, tu as pitié.

Robert, avec irritation.

Oui, j’ai pitié, le poison est en moi… Ah ! Jacques, toutes, elles nous prennent par là… c’est leur arme infaillible et sournoise. Nous sommes sans force devant leur faiblesse.

Jacques.

Il faut en avoir, Robert.

Robert.

Nous n’en avons pas. Les plus clairvoyants d’entre nous tombent dans le piège qu’elles tendent à notre bonté.