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Page:Leblanc - La Pitié, 1912.djvu/21

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LA PITIÉ

et j’ai appris que vous habitiez Enghien été comme hiver. (Ils s’asseoient). Mais comment va-t-elle, ta femme ? Sa santé n’était pas brillante autrefois.

Jacques.

Germaine va bien… à condition que je la surveille de près et que je m’oppose à toutes ses imprudences.

Robert.

Et vous êtes heureux ?

Jacques.

Oui, plutôt… Tu te souviens que je pressentais en elle une nature un peu nerveuse.

Robert.

Un peu jalouse…

Jacques.

De fait, nos caractères se sont parfois choqués, mais avec quelques concessions mutuelles.

Robert.

Mutuelles ? Hélas ! dans un ménage c’est presque toujours le même qui fait les concessions… mutuelles.

Jacques, riant.

Très juste !… Mais causons de nous, plutôt… Mon vieux Robert, tu ne sais pas ce que j’éprouve à te revoir. Toute ma jeunesse revit.

Robert.

Tout le beau passé des rêves et des ambitions.