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Page:Leblanc - La Pitié, 1912.djvu/43

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LA PITIÉ

sible. Même heureuse, je suis malheureuse. Cependant j’ai mes rêves comme les autres.

Jacques.

Quel est ton rêve, Germaine ?

Germaine.

Oh ! le plus simple et le plus bête, Je voudrais vivre avec toi dans un désert, tous les deux seuls, tu entends, tout seuls. On ne verrait personne. Et tu m’aimerais.

Jacques.

Et ma vie ? Et mes occupations ?

Germaine, s’excitant de nouveau.

Ah ! voilà, voilà, il te faut toujours des choses en dehors de moi, des choses qui sont mes ennemies, des gens qui m’en veulent.

Jacques.

Personne ne t’en veut.

Germaine.

Si, Si, tous ceux qui s’approchent de nous sont tes alliés. Regarde ton ami Robert… Tout de suite il a fait cause commune avec toi… et tout le monde, je te le dis. Oh ! si tu étais seul !