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Page:Leblanc - La Pitié, 1912.djvu/42

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LA PITIÉ

tranquille. (Mettant ses deux mains sur les épaules de son mari). Il y a eu des jours si délicieux entre nous, tu étais si prévenant, si tendre ! Lorsque mes nerfs me tourmentaient, tu avais une façon de me serrer dans tes bras, et tu me parlais d’une voix si douce, si douce que je pleurais ! Tu ne me fais plus pleurer maintenant. Tu me laisses mes larmes sur le cœur.

Jacques, s’apitoyant.

Ma pauvre Germaine, il est difficile de se conduire avec toi.

Germaine, très affectueuse.

Aime-moi bien, Jacques, c’est la seule conduite.

Jacques.

Crois-tu que l’affection peut résister à toutes nos querelles ?

Germaine.

Aime-moi quand même. J’aurais besoin d’être enveloppée d’amour, d’en avoir tout autour de moi. Sans amour, on souffre, on a froid. Il faut m’aimer, Jacques. Sois dur, sévère, impitoyable, mais aime-moi ! J’accepterais tout si tu m’aimais. Je serais heureuse.

Jacques.

Heureuse, toi ?

Germaine, douloureuse.

Oui, c’est étonnant, n’est-ce pas ? Hélas ! Je ne suis pas de celles pour qui le bonheur est pos-