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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/186

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Les rayons de bonheur s’en vont dissiper l’ombre.
Pour des astres nouveaux les cieux s’élargissant,
Divins consolateurs du gIobe gémissant,
D’un lumineux amour vont éclairer sa face.
Et l’étroit horizon dans l’infini s’efface.
Ô roi prédestiné d’un monde harmonieux,
Marche ! les yeux tendus vers le but radieux !
Marche à travers la nuit et la rude tempête,
Et le soleil demain luira sur ta conquête.
sainte créature aux désirs infinis
Que de trésors sacrés à tes pieds réunis,
Pour prix de tes douleurs et de ton saint courage,
Vont racheter d’un coup les longs siècles d’orage !
Le travail fraternel, sur le sol dévasté,
Alimente à jamais l’arbre de liberté,
La divine amitié, l’ambition féconde
La justice et l’amour transfigurent le monde.


Autant que par son étendue et la généreuse fougue de l’inspiration, la Recherche de Dieu directement se rattache au groupe de Hélène, Architecture et les Épis par son optimisme socialiste, combatif et splendidement visionnaire.

Poème plus court, les Sandales d’Empédocle, témoigne encore de la haute importance sociale dont Leconte de Lisle sacre les sages et les Poètes et les Génies, lesquels se doivent au culte reconnaissant de la Postérité. Il offre en outre ceci d’intéressant que Leconte de Lisle, à célébrer l’île natale d’Empédocle, se laisse aller à chanter la contrée édénique de ses rêves humanitaires. Il est visible que ce n’est pas le seul évocaleur passionné de l’esthétique vie ancienne qui de la sorte s’adresse à la Sicile :


Oh ! que ton air est pur ! oh ! que ta plaine est belle !
Jamais au soc divin elle ne fut rebelle ;
La lyre y fait germer aux sillons radieux