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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/280

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CHAPITRE X

L’IDÉAL



Primitivisme : la nature, la vie frugale, la femme et l’amour. — Hellénisme : la chasteté ; les vierges grecques ; le travail et le jeu ; les enfants et les vieillards ; le patriotisme. — Hellénisme français optimiste et républicain. — L’évolution du sentiment helléniste du XVe au XIXe siècle et la tradition républicaine. — Le rôle de Leconte de Lisle dans la littérature du second Empire. — La résurrection du culte de la beauté : le sens historique et social de la beauté.



Ces idées élucidées, il faut relire son épopée : on découvre alors ce que cette œuvre a de positif et de constructif, et d’autant plus nettement que ses caractères négatifs, maintenant précisés et délimités, sont eux-mêmes tout lumineux. Cette œuvre architecturale, haute et claire, est, comme eût dit Michelet, un temple de vie, bâti à l’emplacement d’une source sacrée. Elle proclame, elle donne la force, la joie grave et rythmée. Elle compose à la fois une Bible polythéiste et une Iliade déterministe de l’Humanité où le jeune homme moderne prend avec le sens de la beauté, l’électricité de l’énergie et le goût de l’action, le courage des joies actives, dramatiques à élaborer un avenir resplendissant.