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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/383

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lui à l’Intelligence humaine. » Les médaillons de Ballhazar Cossa et d’Alexandre VI, personnages qui lui avaient déjà fourni les sujets de quelques-uns des poèmes auxquels il attachait lui-même le plus d’importance, montrent encore assez clairement que son antipapisme n’avait rien de personnel, ni de superficiel.


Ce cardinal (Cossa) avait amassé d’immenses richesses par la piraterie. C’était un des plus grands scélérats de l’époque, usurier, voleur, simoniaque, débauché et assassin. Ses crimes se multiplièrent dès qu’il fut pape. Une bulle qu’il publia en 1413 convoqua un concile général à Constance pour la fin de l’année suivante. Les archevêques, évêques, patriarches, abbés d’ordre et docteurs s’y rendirent en nombre considérable et firent leur entrée dans la ville, suivis de neuf cents courtisanes. » — « Alexandre VI est très célèbre comme empoisonneur, simoniaque et incestueux. Il commit généralement tous les crimes connus et ceux qu’il est impossible d’imaginer. » « Le pape et son fils César Borgia firent étrangler et empoisonner quelques cardinaux, en 1502, le cardinal Ferraro, entre autres, qui laissa à ses assassins 80.000 écus d’or. Les historiens contemporains prétendent que le pape l’avait fait passer par toutes les charges les plus lucratives, afin de le trouver plus gras quand il le ferait tuer. Alexandre VI mourut le 18 août 1503, empoisonné par imprudence. Une bouteille de vin ayant été préparée pour quelques convives, on en servit au pape, ce qui l’emporta presque subitement.


La page capitale de la conclusion l’élablit encore avec une magistrale vigueur :


Le Christianisme, et il faut entendre par là toutes les