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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/390

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« R. — C’est l’humanité entière, commencement et fin de toute justice et de toute intelligence. »

Enfin, Messieurs, dernière citation pour ne pas abuser de votre attention.

« Ceux qui prétendent que Dieu a créé l’homme… » (Bruits et interruptions à gauche.)

Messieurs ! il y a certains apôtres de la liberté qui sont bien intolérants, il faut l’avouer, (Exclamations à gauche.)

— M. Eugène Pelletan : Allons donc ! ce sont vos doctrines qui sont intolérantes ! Nous ne sommes pas une chambre de mise en accusation !

— M. le Président : Veuillez faire silence ! quand on veut parler, c’est à la tribune qu’il faut le faire.

— M. de Gavardie : « Ceux qui prétendent que Dieu a créé l’homme afin d’être connu, aimé et servi par lui, n’exigent pas autre chose de l’homme que de renoncer à sa raison, à son intelligence, à sa liberté morale, de se nier soi-même, et de s’anéantir en face d’une puissance absolue dont il ne lui est accordé de comprendre ni la nature ni la justice. » (Rumeurs et chuchotements.)

— M. Tolain : Nous ne sommes pas ici pour faire de la métaphysique.

— M. de Gavardie : Voilà, Messieurs, ce que je signale à M. le garde des sceaux. (Réclamations à gauche. Approbations à droite.)

M. le Garde des Sceaux se lève et se dirige vers la tribune.

Plusieurs voix à gauche : Il n’y a rien à répondre.

Quelques membres : C’est vrai ! Ne répondez pas, monsieur le Ministre.

M. Dufaure, garde des sceaux, ministre de la Justice : « Messieurs, on me demandait ce que je répondrais