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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/473

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ques centaines de furieux se portent de terribles coups. La rage est sans pareille ; on se perce, on se renverse, on s’étrangle, on s’écrase, et personne n’a une égratignure ni une goutte de sang. Voilà justement l’effet des poèmes de M. Leconte : un simulacre enragé d’effort et de douleur, point de blessures, ni de sang, ni de larmes. Choc de nuées sans pluies et sans tonnerres. »

Veuillot.



Leconte de Lisle traducteur.


« M. Leconte de Lisle ne se défend pas de l’abus d’exactitude presque matérielle. » Egger : Rapport sur l’état des études de langue et de littérature grecques en France, 1866.

« M. Leconte de Lisle est grand poète aussi, et d’une si forte originalité qu’il est devenu chef d’école. On lui doit une vraie reconnaissance — il faudrait que ce fût une reconnaissance nationale — pour avoir su au milieu des événements tragiques de ces dernières années poursuivre son austère labeur et nous donner la vraie notion du père de la tragédie, Eschyle. M. Leconte de Lisle nous a déjà donné Homère. Lui seul pouvait, je crois, rendre fidèlement la simplicité grandiose de ces antiques sans en déranger la beauté, travail patient, ingrat en apparence, du laveur d’or au profit des autres ! Mais qui se connaîtrait mieux en or pur que celui qui porte en lui une mine féconde ?… »

George Sand : extrait du Temps du 31 juillet 1872.


« Faux chef-d’œuvre ! » « Aussi peu grec que possible, noir et triste, et, pour trancher le mot, assommant. » « Rien ne ressemble moins à Eschyle que cette pseudo-traduction. » « Cette mélopée appliquée à des scènes d’horreur était insupportable. » « Ses Érynnies manquent de pathétique à un point qu’on ne saurait dire, le vers en est constamment tendu et violent. » « Il y a parfois quelques morceaux qui portent. » (Les Érynnies au théâtre d’Orange. Sarcey : Temps du 5 août 1897.)