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Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes tragiques.djvu/191

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LES ÉRINNYES.

Que, sous la pluie et sous les astres éclatants,
Mes yeux ont tant de fois cherchée, et si longtemps !
Patrie ! ils ont mordu, les mâles de ta race,
La gorge Phrygienne avec l’airain vorace ;
Ils ont déraciné la muraille et la tour !
Et voici resplendir l’aurore du retour !


TALTHYBIOS.

Insensé, qu’as-tu dit, et quel songe t’égare ?
Va ! La cendre du Chef gît sur le sol barbare ;
Aucun ne reviendra, de ceux que nous aimons.


EURYBATÈS.

C’est un feu de berger au faîte noir des monts,
Ou quelque rouge éclair du Kronide.


LE VEILLEUR.

Ou quelque rouge éclair du Kronide. Non, certes !
J’étais debout, veillant, les paupières ouvertes.
Non ! Le dernier bûcher, le plus haut, pousse encor
À travers la nuée un long tourbillon d’or ;
C’est le signal jailli d’Ilios enflammée.
Je l’atteste ! Ilios est aux mains de l’armée,
Et le maître, le Roi des hommes, est vainqueur !