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Page:Leconte de Lisle - Derniers Poèmes, 1895.djvu/164

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L’APOLLONIDE.

Et je voulais ta mort, ô mon fils bien-aimé !
Malheureuse !


IÔN.

Ô ma mère, est-ce toi que je presse
Dans mes bras ? Parle, dis !


KRÉOUSA.

                                               Oui ! Par mes pleurs d’ivresse,
Par les Dieux, par l’Aithèr vaste et resplendissant,
Après tant de longs jours j’ai retrouvé mon sang !
Tu vois ta mère, c’est ta mère qui t’embrasse !


IÔN.

Loxias ! ô cher Dieu, salut ! Je te rends grâce,
Ô Protecteur sacré de l’enfant orphelin !


KRÉOUSA.

Je ne languirai plus dans un morne déclin,
Stérile, et gémissant sous le toit solitaire.
La Race a refleuri des Enfants de la Terre,
Et, fier, parmi les morts, de son jeune héritier,
Erékhthée en mon fils revivra tout entier !


IÔN.

Ma mère !