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Page:Leconte de Lisle - Derniers Poèmes, 1895.djvu/169

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TROISIÈME PARTIE.

KRÉOUSA.

Réjouis-toi, pour nous se lève un jour meilleur.


IÔN.

Que n’as-tu pas souffert ! Que de larmes versées !

Une lumière rose emplit peu à peu le Sanctuaire.


KRÉOUSA.

Tu me consoleras des angoisses passées,
Ô mon fils, et le Dieu de qui tu tiens le jour
À payé tous mes maux s’il me rend ton amour.


IÔN.
STROPHE.

Vois, mère ! le Trépied fatidique se dore
D’un étrange rayonnement ;
Comme une large fleur où s’épanche l’aurore.
Le Temple frémit doucement.

ANTISTROPHE.

L’ambroisienne odeur des lys et de la myrrhe
Monte d’un invisible feu.
D’où vient cet air subtil et frais que je respire ?
Va-t-il nous apparaître un Dieu ?

Les neuf Muses, vêtues de blanc, coiffées de mitres d’or et de couronnes de laurier, apparaissent, planant dans une nuée éclatante.