Aller au contenu

Page:Leconte de Lisle - Derniers Poèmes, 1895.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
156
L’APOLLONIDE.

ÉPÔDE.

Qu’êtes-vous, ô formes sublimes ?
Spectres ou Déesses, parlez !
Montez-vous des sombres abîmes ?
Venez-vous des cieux étoilés ?
Le feu divin de vos prunelles
Pénètre mon cœur transporté…
Que vous êtes grandes et belles !
Salut, pleines de majesté !


PREMIÈRE MUSE.
PREMIÈRE STROPHE.

Nous sommes les Vierges sacrées,
Délices du vaste univers.
Aux mitres d’or, aux lauriers verts,
Aux lèvres toujours inspirées.
L’homme éphémère et soucieux
Et l’Ouranide au fond des cieux
Sont illuminés de nos flammes,
Et, parfois, nous réjouissons
De nos immortelles chansons
Le noir Hadès où sont les âmes.


IÔN.

Je tremble, le respect fait ployer mes genoux…
Muses, filles de Zeus, qu’ordonnez-vous de nous ?