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Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/311

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ORESTÈS.

Mais, pendant qu’elle vivait, l’avez-vous poursuivie ?

LE CHŒUR DES EUMÉNIDES.

Elle n’était pas du sang de l’homme qu’elle a tué.

ORESTÈS.

Et moi, étais-je du sang de ma mère ?

LE CHŒUR DES EUMÉNIDES.

Quoi ! ne t’a-t-elle point porté sous sa ceinture, ô tueur de ta mère ! Renieras-tu le sang très-cher de ta mère ?

ORESTÈS.

Sois-moi témoin, Apollôn ! Ne l’ai-je point tuée légitimement ? Car je ne nie pas que je l’aie tuée. Penses-tu que son sang ait été légitimement versé ? Parle, afin que je le dise à ceux-ci.

APOLLÔN.

Je vous parlerai, Juges vénérables institués par Athèna ! Je suis le Divinateur, et je ne dirai point de mensonges. Jamais, sûr mon thrône fatidique, je n’ai rien dit d’un homme, ou d’une femme, ou d’une ville, que Zeus, père des Olympiens, ne m’ait ordonné de dire. Souvenez-vous de prendre mes paroles pour ce qu’elles valent et d’obéir à la volonté de mon père. Aucun serment n’est au-dessus de Zeus.