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Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/171

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premières poésies

Oh ! faites-moi mourir en cette heure si belle,
Où mon faible regard plonge en l’immensité,
Où votre œuvre terrestre et votre œuvre immortelle
Vous bénissent, Seigneur, par leur sublimité,
Oh ! faites-moi mourir ! Quelle qu’ait été ma vie,
Mon âme vous comprend, et je suis racheté !
Qu’elle monte vers vous, sans être poursuivie
De sa faiblesse ou bien de son iniquité !


Je vous envoie ces deux petites pièces, mon Ami, avant de vous communiquer la première partie démon soi-disant poème, que je n’ai pas encore achevée, quoique mon épilogue soit terminé : vous voyez que je commence par les deux bouts. Envoyez-moi donc quelques vers. Nous avons, toute chance possible pour la non-publication de notre premier volume ; car on exigera sans doute que nous fassions les frais de la première édition — en supposant qu’il y en ait une seconde — et nous ne sommes guère à même d’y mettre, pour le moins, douze cents francs, n’est-ce pas ? Malgré ma résignation toute philosophique, je n’aimerais guère à rester entièrement ignoré ; quand ne serait-ce