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premières poésies

Notre troupe dramatique a débuté hier. Je ne crois pas que vous la connaissiez. C’est un coup du sort que nous possédions une semblable merveille en province ; nos acteurs ne seraient nullement déplacés à Paris. Nous avons surtout Mercier, notre premier comique, qui est à cent pieds au-dessus de Valmont, comme comédien, et Valmont n’était pas très mauvais, si vous vous en souvenez. Je suis toujours aussi fou du théâtre ; cela ne va qu’en augmentant.

J’oubliais de vous parler de vos derniers vers, mon Ami ; et pourtant cela m’eût fait bien plaisir. C’est un vaste sujet, savez-vous, que le cœur et la nature ? Je ne sais même si la base de toute poésie extérieure n’est pas là. Votre pièce est brève ; mais elle dit en peu de mots ce que vous auriez pu amplifier facilement. Elle est très bien ; vous avez toujours la même facilité d’expression.

Je m’occupe maintenant d’un sujet dont vous me parliez dans le temps, sur le paupérisme, ayant pour titre : Pour l’amour de Dieu ! Au