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Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/217

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premières poésies

pierres, et nos pieds sont nus ; mais, que vous veniez à vous reposer dans notre cœur, pleurs, angoisses, blessures disparaissent ; car vous êtes aux lèvres de l’âme un avant-goût des félicités du ciel.

Ô joie de la libre pensée, ô longs et doux rêves que nulle ombre n’obscurcit, ravissements inaltérables de la terre, apparitions célestes, à vous le songe de ma vie humaine, à vous le dévouement de mon intelligence bornée, à vous la réalité de mon existence immortelle !

Venez donc, mon cher Ami, venez le plus vite possible. Que vous importe de rester ainsi à Lorient, puisque vous n’espérez plus une meilleure place ? Je n’ai pas encore écrit à Paris. J’attends que l’œuvre soit terminée totalement. Que vous seriez un charmant garçon de m’apporter vous-même vos quatre dernières pièces ! Ces dames me parlent toujours de vous avec beaucoup d’affection ; elles vous attendent. Venez ; Houein, vous et moi, nous prendrons notre pension ensemble, vous vous logerez à