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Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/64

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et lettres intimes

paroles d’amitié ; tout ce qui me viendra de toi ne peut manquer de m’être cher et doux. Crois-le bien : j’ai su apprécier ta belle et pauvre âme, j’ai su lire dans ton cœur, et je n’y ai vu que noblesse et bonté !… Pardonne-moi donc, Ami, pardonne l’égarement de quelques mois ! Quels que soient, vois-tu, les fautes et l’abandon momentané dont je me suis rendu coupable, et dont je pourrai me rendre encore coupable dans l’avenir, tu seras toujours l’homme de mon choix, le cœur que je mets en dehors de bien des autres, l’âme noble, pure, vierge, dont la mienne est bien indigne de comprendre toute la beauté ; mais dont elle admirera toujours la touchante délicatesse.

Mlle Eugénie m’a parlé de plusieurs poésies que je ne connais pas, mais que vous lui aviez montrées. J’espère bien, mon Ami, que vous m’enverrez tout cela dans votre première lettre. Pour moi, je n’ai rien jusqu’ici qui puisse vous être présenté. Cependant je vous envoie quelques vers adressés à une demoiselle de