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Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/76

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et lettres intimes


IX


Rennes, octobre 1838.


Que je voudrais avoir, mon pauvre Ami, votre douce poésie et votre intimité, pour verser sur votre âme malade leur harmonieuse consolation ! Que je voudrais être vous, afin de calmer plus expansivement les tortures morales qui vous font tant de mal !

Mais pourquoi vous décourager ainsi ? Aviez-vous donc espéré conserver toujours les illusions dont la chute vous attriste ? Non, sans doute ; et pourtant vous avez eu foi en elles, puisque leur anéantissement vous cause une telle douleur. Oh ! je vous plains beaucoup, parce que vous êtes plus aimant ; je vous plains