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Page:Lenormand - Nouveau manuel complet du relieur en tous genres, 1900.djvu/372

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RELIURE MÉCANIQUE.

vis de calage, contribuent à le rendre immobile. « Dans cet état, on en approche le couteau g, qui a une structure particulière. Ce couteau se compose d’une lame dont le biseau est placé dessous, et dont le dos est arrondi, suivant la courbure qu’on veut donner à la gouttière. Cette lame est arrêtée par des vis sur une monture dont les extrémités présentent la même courbure que le dos de la lame, ou plutôt en sont la continuation.

« En outre le tranchant de ce couteau a une forme un peu courbe d’une extrémité à l’autre, et le dos en est poli avec beaucoup de soin. Ce couteau avec sa monture peut tourner sur un axe qui forme le point de centre de sa courbure, et est manœuvré par un levier h. Enfin il est mobile et en coulisseau, comme le couteau ordinaire, dans des coulisses de la table parallèles à la longueur du volume.

« Pour opérer avec cette presse, on place le volume sur la table, le couteau touchant le point où doit commencer la gouttière. On l’arrête un moment à ce point, comme il a été dit, puis on fait voyager en va-et-vient devant soi le couteau qui commence à en couper les feuillets. Aussitôt que l’ouvrier sent que le couteau ne mord plus, il le fait tourner doucement au moyen du levier h, ou à l’aide d’un autre moyen plus délicat, et continue ainsi jusqu’à ce que le couteau, dans son mouvement partiel de rotation, ait rogné la gouttière sous la forme qu’elle doit recevoir.

« On fera remarquer que non-seulement le couteau rogne la gouttière, mais que, de plus, par son dos parfaitement lisse et uni, il la polit à l’intérieur et lui donne de l’éclat et du brillant.

« Cette machine est fort ingénieuse et mérite qu’on