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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/128

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préfet de Rennes du prochain passage de Laisné et d’Antoine, lui recommande de les surveiller, de rendre compte de leurs démarches, sans les gêner en rien, et, quelles que soient leurs liaisons, de ne prendre contre eux aucune mesure de rigueur.

Ils arrivaient à Rennes le 5 ou le 6 décembre, se présentaient chez le préfet Borie et « conféraient avec lui durant une demi-heure ». Dans la lettre que Borie adressait au ministre, à la suite de cet entretien, il notait seulement que, durant leur séjour à Rennes, les deux compères « avaient fréquenté des hommes de toutes les opinions ». En effet, ils virent Charles d’Hozier et cette démarche serait la première manifestation probante de leur félonie. Ancien page de Louis XVI et fils du dernier juge d’armes et généalogiste de France, d’Hozier, qui avait commandé en Bretagne l’une des légions royalistes, vivait clandestinement à Rennes depuis la pacification, sous le nom de Ménainville, et était l’un des « anneaux » de la correspondance entre Paris et le quartier général de Georges auquel il était tout dévoué. Le préfet d’Ille-et-Vilaine n’ignorait pas, a-t-on dit, la présence à Rennes de cet agent secret des rebelles ; bien plus, après avoir questionné Antoine et Laisné et connu d’eux le but criminel de leur expédition, Borie, indigné, aurait averti d’Hozier que la vie de Georges Cadoudal était menacée,