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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/129

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agissant ainsi en honnête homme, mais en fonctionnaire bien étourdi ou bien indépendant. D’après une autre version, d’Hozier reçut de Paris l’avis que les deux voyageurs, gagés par la police, cherchaient à joindre Georges pour l’assassiner. Quand ils firent visite à d’Hozier pour connaître de lui les moyens de pénétrer jusqu’à la retraite du grand chouan, ils se donnèrent certainement pour des agents royalistes chargés d’une mission importante et lui présentèrent, — c’est évident, — les plus convaincantes références, puisqu’il fit semblant de les croire et s’engagea à leur procurer un guide qui les conduirait à Georges. En même temps, certain de leur imposture, il expédiait à celui-ci un homme sûr pour l’aviser de l’arrivée prochaine des deux faux-frères. Georges répondit aussitôt : « Envoyez-les moi par le même courrier. »

Doit-on s’attarder à examiner l’hypothèse de la loyauté d’Antoine et de son pharmacien ? Le rôle que la tradition et la vraisemblance leur attribuent est si odieux, qu’on se demande s’ils n’étaient pas véritablement chargés de quelque mission secrète par les royalistes de Paris. Pour remplir cette mission sans malencombre, ils auraient imaginé peut-être, — bien imprudemment, — de jouer la police en simulant de la servir, de se faire par elle défrayer des dépenses de leur voyage et de s’assurer ainsi sur toute