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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/131

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dîner, ce sera pour parler tête à tête des affaires du parti et il est fort improbable qu’il accepte en tiers, dans cet entretien intime, cet étudiant inconnu dont l’incompétence est manifeste en matière de conspiration. On serait donc conduit à penser que Laisné n’a reçu de son compagnon aucune confidence ; mais pourquoi celui-ci s’en est-il empêtré ? Il reste, dans cette sombre intrigue, des points bien obscurs, et l’on s’excuse de ces longs préliminaires qui les indiquent sans les éclaircir. Maintenant, voici le drame.

Après leur visite à Charles d’Hozier, Antoine et Laisné quittèrent Rennes sans attendre le guide qui devait les conduire à Georges. Ils allèrent passer quelques jours chez une sœur d’Antoine, Mme Lenoir de Tournemine qui habitait avec son mari le manoir de La Marchaunay, en Pipriac, à une dizaine de lieues de Rennes ; Antoine présenta Laisné à sa sœur comme étant son professeur de chimie. On séjourna une semaine à La Marchaunay, puis Mme de Tournemine partit avec ses deux hôtes pour le Morbihan où elle possédait en propre un petit manoir aux environs de Sarzeau. Le 17 décembre, tous trois arrivèrent à Vannes ; Antoine et son chimiste firent une visite au préfet qui visa leurs passeports : au cours de cette visite, Laisné se prétendit chargé par le gouvernement d’une inspection des marais