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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/47

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avaient surpris caché dans un tonneau sans fond. Par cette lettre Georges confessait à cet ecclésiastique son découragement : « Il nous reste, pour tout, le malheureux Morbihan, écrivait-il… L’absolue majorité des puissances de l’Europe reconnaît la république : le Pape, lui aussi, traite avec elle ! » Par un bref du 5 juillet 1796, Pie VI, tout en maintenant l’interdit contre la constitution civile du clergé allait, en effet, autoriser les fidèles à se soumettre au gouvernement. Et le pauvre Georges, plaintif, concluait : « La république ne peut pas manquer, sous bien peu de temps, de devenir légitime. Elle existe réellement parce qu’il n’y a pas un seul être qui puisse dire raisonnablement : j’ai des forces suffisantes pour la détruire. »

Après Scépeaux, d’Andigné, Bourmont et tous les chefs royalistes de l’Ouest, il se soumit donc ; son fidèle Mercier l’imita et Hoche put écrire au Directoire : « Les armes et munitions des fiers Bretons du Morbihan sont dans nos arsenaux. » Mais il ne s’illusionnait pas : « Je les vois vaincus, mais non persuadés », disait-il. De fait, cette pacification est aussi illusoire que la précédente ; elle lèse trop d’intérêts sordides et envenime trop de rancunes ; en autorisant la liberté du culte, elle désavoue les prêtres constitutionnels, les intrus, d’autant plus irritables qu’ils se sentent méprisés ; en stipulant que les rebelles rentreront en possession de leurs biens