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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/88

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qui voulaient à tout prix la liberté ou la mort, viennent se prosterner à ses pieds, et que des prêtres, des royalistes nous abandonnent pour aller à lui. » Tout en parlant, il se montait : « Oui, oui, il change de ton, le petit homme !… Oh ! il ne m’engageait point à prendre du service ; il commandait, il ordonnait, il parlait en maître ! Pacification, amnistie, tout cela n’est qu’un leurre et bientôt nous serons sous les verrous. »

Et, bouillant, d’indignation il grondait comme parlant pour soi-même : « Ce jacobin ! Qui ne vaut pas mieux que les autres ! Il ne m’apprécie pas ! Tant pis pour lui. Je vois bien que, par la suite, il me fera couper le cou. Il faudra que je remonte à cheval et j’aille avec quelques hommes me promener sur la route de la Malmaison. »

Que s’était-il donc passé entre Bonaparte et lui ? On ne le saura probablement jamais de façon indubitable : d’après une tradition dont s’est fait l’écho le policier Montgaillard, le Consul tenta d’obliger Georges à choisir entre le grade de général de division sous les ordres de Moreau, et 100.000 livres de rentes ; suivant d’autres, — hypothèse plus vraisemblable, — il lui aurait offert le commandement d’une brigade de la garde territoriale qu’il se proposait de former dans les départements de l’Ouest pour y assurer la pérennité de la pacification. Le servir ou se vendre : Georges se cabra devant cette alternative ; son refus sans périphrase irrita