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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/89

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Bonaparte, stupéfait de rencontrer en ce paysan un adversaire aussi ferme que lui. « Ces deux hommes dont le caractère de fer s’était, tout le temps que dura l’entrevue, jeté un défi perpétuel », se séparèrent irréconciliables ennemis.

Le duel entre eux s’engagea ce jour-là sans merci : il allait se prolonger durant quatre ans.

Sur les jours qui suivirent on est très renseigné, mais par des témoignages divergents. Une chose est certaine : Georges, persuadé qu’il allait être emprisonné, jugea prudent de disparaître : dès le lendemain de son colloque avec le Consul, il levait à la Préfecture de police un passeport pour la Bretagne. Le jour suivant, il quittait l’Hôtel de Nantes pour loger non loin de là, rue de l’Université encore, à l’Hôtel des Ministres, situé à l’angle de la rue de Beaune. Aussitôt, il s’occupa, aidé par Hyde de Neuville, à dépister la police ; celui-ci comptait des affidés partout, même à la Préfecture ; il apprit par eux « qu’il était temps de partir ».

Il fut convenu que Georges ne regagnerait pas la Bretagne, où il craignait d’être arrêté en descendant de la diligence, en quoi il ne se leurrait pas. Hyde lui conseilla de gagner clandestinement l’Angleterre et s’offrit à l’accompagner ; mais on était « filé » et il fallait ruser.

Ici les rapports varient suivant le plus ou moins de véracité, — ou d’imagination, — des agents qui les rédigèrent ; ils s’accordent sur un point :