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Page:Leo - L Ideal au village.pdf/21

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sans réponse la lettre de condoléance écrite à cette occasion par l’oncle Darbault ; chose d’autant plus fâcheuse que le post-scriptum de cette lettre mentionnait l’arrivée prochaine à Paris du fils Darbault, et donnait l’adresse de l’institution où il entrait comme aspirant à l’école polytechnique.

« Bah ! dit Lucien, l’oncle Darbault nous excusera ; c’est un si brave homme ! Il nous sera plus avantageux d’avoir pied d’avance quelque part, et puis Loubans est un délicieux pays. »

Il en fit à sa sœur un tableau merveilleux, et de son consentement écrivit. Peu de jours après, il recevait cette réponse :

« Mon cher neveu,

« Mieux vaut tard que jamais, et je suis bien content d’avoir enfin de vos nouvelles. Nous serons tous charmés de vous voir, et nous vous sommes très-obligés d’avoir pensé à venir de notre côté. Les femmes en sont tout sens dessus dessous et s’évertuent en projets pour vous mieux recevoir. On se souvient à merveille du gentil garçon que tu étais, et l’on désire vivement connaître ta sœur.

« Je l’avoue que cela nous a un peu étonnés de ne pas entendre parler de vous par Arthur, qui est depuis deux ans à Paris ; nous comprenons bien les regrets que vous devez éprouver de la grande perte que vous avez faite ; mais c’est pousser un peu loin le goût de la retraite que de cesser d’être en relation avec sa famille. Tu me diras qu’Arthur pouvait vous aller voir ; mais je l’ai envoyé de suite à l’insti-