Aller au contenu

Page:Leo - La guerre sociale, 1871.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
– 23 –

Mais celle-ci ou d’autres, qu’importe ? c’est le même abaissement, la même corruption certaine. Il n’y a pas deux systèmes. Jadis, les gouvernants, croyant à leur principe, avaient du moins, ou pouvaient avoir, cette sorte d’honneur, qui en un certain ordre de faits, produisait de la vertu et de la grandeur. Mais aujourd’hui, ils ne sont plus que des joueurs à la bourse de l’imbécillité publique, qui haussent ou baissent avec elle ; ils le savent très bien, spéculent là-dessus, et tombent de Louis xiv en Robert-Macaire. Les moyens de règne actuels, qu’il s’agisse d’empire, de royauté, ou d’une prétendue République aux mains d’une aristocratie, sont : le mensonge, la peur, la corruption, la calomnie, aidés des fusillades à propos. — Mais les systèmes aussi empirent en vieillissant ; car les moyens s’usent, et il faut aller de plus en plus fort… Quel avenir !… si ce n’est la fin ?

Cependant, beaucoup de gens, que les mots affolent, ne voient de malheur à craindre que dans le rétablissement de la monarchie. Ceux-là sont difficiles à convaincre.

La France, abandonnés à l’étranger ; les trahisons et les malversations de 1870 ; l’armistice et la paix de 1871, la guerre civile, l’égorgement de Paris, la terreur tricolore, l’instruction publique aux prêtres, la presse aux financiers, la justice aux entremetteurs, l’armée aux assassins, l’administration aux corrompus, la politique aux Basiles, que peut faire de mieux une monarchie ? Cessons de nous acharner sur les effets au profit des causes. Le trône n’est autre chose qu’une barricade à l’usage des aristocraties. Il occupe l’ennemi, reçoit les coups, et quand au bout de quinze ou vingt ans, il est emporté, elles en