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Page:Leo - La guerre sociale, 1871.djvu/24

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sont quittes pour déclarer qu’il ne valait rien, faire des proclamations aux vainqueurs, et travailler immédiatement à en rebâtir un autre.

Si vous êtes conséquents, Messieurs, si vous êtes sincères, en contemplant les treize mois écoulés depuis le 4 Septembre, tant d’intrigues, tant de crimes, tant de duplicités, tant d’horreurs, vous reconnaitrez — non plus seulement que la paix entre les nations est incompatible avec la monarchie — mais que la paix des nations elles-mêmes, et la moralité publique, sont incompatibles avec l’existence des aristocraties. Et vous ajouterez à votre titre, cet autre dogme révolutionnaire, l’égalité, que vous négligez à tort ; car la liberté ne peut exister sans elle, pas plus qu’elle ne peut exister sans la liberté.




Quelque divisés qu’ils soient, prêts à se dévorer dès qu’ils n’auront plus peur et qu’il s’agira de la curée, ils se sont mis pourtant tous ensemble : Mac-Mahon et Changarnier, Thiers et Rouher, le duc d’Aumale et Jules Favre, Jules Simon et Belcastel, Vacherot et du Temple, Ferry et Hausmann. Ils se sont réunis tous contre le grand ennemi, le Satan de la révolte populaire.

Thiers a oublié Mazas et les d’Orléans la confiscation. Audran de Kerdrel a oublié Deutz et Blaye. On voit trinquer, hurler, dénoncer et tuer ensemble les Villemessant de tous les journaux, les Galiffet de toutes les alcôves, les St-Arnaud de toutes les caisses, les vieux et les petits crevés de tous les régimes. Ils se sont tous essuyé les joues sur les soufflets qu’ils se sont donnés, et se sont