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Page:Leo - La guerre sociale, 1871.djvu/3

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LA

GUERRE SOCIALE



Mesdames, Messieurs,

En 1867, quand la Ligue de la paix et de la liberté s’est formée, elle était l’expression en Europe, et surtout en France, d’une pensée très morale, très juste, qui s’étonnait de trouver encore dans le code des nations civilisées, ou se disant telles, des lois de la guerre ; qui s’indignait que, de temps à autre, des menaces, des bruits de guerre, prissent place dans la politique des cours et vinssent troubler les affaires publiques. Il y eut alors, de la part des littérateurs et des publicistes, une sorte de croisade, à laquelle votre ligue donna plus de consistance, et dont elle prolongea le retentissement. Elle se trouva être, en même temps, une protestation contre ces pouvoirs impériaux et royaux qui disposent de la vie des hommes, et qui n’écoutent qu’eux-mêmes et leurs monstrueux calculs. Ils ont en effet, malgré vous, malgré l’opinion, fait la guerre de 1870. Les monarques sont inconvertissables. Heureusement, il n’en est pas de même du sens public. Celui-ci avait compris. Le sentiment des maux de la