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Page:Leo - Soeur Sainte-Rose.djvu/26

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tite porte, qui ouvrait près de l’autel de la Sainte-Vierge, elle s’affaissa sur les dalles. Tout son corps tremblait et c’était dans sa poitrine un tumulte, des soulèvements qui l’étouffaient. D’abord, cet état lui fit peur ; se rappelant les paroles de la supérieure, elle se dit qu’en effet elle était indigne de paraître en la présence de Jésus et de sa divine mère, et elle s’humilia profondément devant eux. Ses larmes coulèrent avec une grande abondance ; elle se sentait un peu soulagée, quand la pensée lui revint des enfants, qui certainement pleuraient, la demandaient et que rudoyait sœur Sainte-Angélique. Alors, tout l’orage recommença, plus violent que jamais, car la réflexion vint ajouter ses incitations à celles du sentiment soulevé.

— Quel mal pouvait-il y avoir, mon Dieu, à ce que ces pauvres enfants fussent heureux, aimés ? Était-il vrai que cela pût offenser Jésus, si bon et si doux ? Ah ! sans doute, il doit être aimé par-dessus tout ; mais lui-même ne nous a-t-il pas recommandé de nous aimer les uns les autres ?

Elle ne pouvait le nier, ces enfants tenaient une grande place dans son cœur !… La première peut-être… et c’est là… hélas ! comment faire ? Bien souvent, sans cesse, elle s’est efforcée d’aimer Dieu de toutes ses forces… Mais il est si loin !… Et puis il n’a pas besoin, lui, de cet amour, tandis que ces faibles petits êtres… si l’on n’aimait pas les enfants, que deviendraient-ils ?… Il y a pourtant des femmes heureuses, dont c’est le devoir de les aimer… Eh bien ! puisqu’une mère manque à ceux-ci…

— Ah ! sainte Vierge, dit-elle, en ren-