Page:Leo - Une vieille fille.pdf/29

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un coup léger. Il se leva et trouva sur le palier, à côté d’un bougeoir allumé, un pot de tisane chaude et sucrée. Mais, pour être bonne, l’hôtesse n’était ni gaie ni communicative, et Albert, qui depuis quelque temps restait de longues heures nu logis, devenait de plus en plus triste et se trouvait amèrement seul ; car ses espérances ne s’étaient pas réalisées. — Ses relations avec les jeunes gens de son âge ne lui avaient procuré aucun élève et lui avaient dépensé beaucoup de batz. Il était trop délicat pour recourir à la générosité de ses nouveaux amis ; Samuel voyageait en Bavière ; un dernier écu restait seul dans sa bourse, et il devait la location de sa chambre depuis deux mois.

Il ne sortait plus ; on le voyait accoudé sur sa fenêtre, immobile, absorbé. À l’heure des repas, il s’en allait quelquefois, et rentrait bientôt en cachant sous son paletot un objet rond, qui rappelait par la forme un pain de boulanger. C’était au point qu’il ne voyait pas mademoiselle Pauline