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Page:Leo - Une vieille fille.pdf/85

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restait à ses côtés, attentif et tendre, comme un fils près de sa mère. Pauline eut désiré ne plus bouder ; mais quand elle eut perdu vis-à-vis de son fiancé deux ou trois agaceries qu’il ne remarqua pas, elle se mit à marcher en avant comme si elle eût été seule, tout en ne cessant de coqueter de poses et d’attitude.

Mademoiselle Dubois voulut renvoyer Albert près de Pauline. Il refusa. Que ne se tient-elle avec nous dit-il ? Mais, sur de nouvelles instances, il rejoignit la capricieuse. — Ah ! vous voilà, dit-elle, et, triomphante intérieurement, elle minaudait la froideur, quand il osa la gronder de ses enfantillages et lui rappeler les égards qu’ils devaient à sa sœur. Pauline était de ces femmes qui, pour se croire aimées, veulent un adorateur aveugle. — Peut-être n’ont-elles pas tort. — Elle répliqua :

— Je suis sûre que votre présence lui suffit, Albert. Ne vous inquiétez de moi ni l’un ni l’autre.