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Page:Leon Silbermann - Souvenirs de campagne, 1910.djvu/18

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dont vous évoquez le souvenir ; et je me rappelle les citadelles pirates, vers lesquelles nos colonnes, partant de points très éloignés les uns des autres, convergeaient à travers un pays hérissé de difficultés et d’obstacles, arrivant à l’heure dite, au moment précis, pour surprendre l’ennemi, le cerner de toutes parts et lui donner l’assaut décisif.

Puis, ce fut l’organisation défensive de la frontière de Chine et la création d’un réseau serré de blockhaus, qui permit d’en finir rapidement avec la piraterie et de rendre la sécurité aux nombreuses populations que les bandes dévalisaient et pillaient sans merci depuis nombre d’années. Or, il ne suffisait pas au commandement de concevoir cette organisation ; il fallait des hommes résolus pour défendre les ouvrages et y tenir avec quelques fusils contre des centaines d’agresseurs ; il fallait aussi pourvoir au ravitaillement dans les conditions les plus difficiles ; il fallait enfin faire fonctionner avec régularité et précision tout un système de communications télégraphiques et optiques qui, en cas d’attaque ou d’incursion sérieuses, permettait de rassembler toutes les forces disponibles sur le point menacé et, par une action immédiate et énergique, d’enlever aux pirates toute envie de recommencer.

Enfin, la tranquillité rétablie, les combattants de la veille reportaient leur intelligence, leur activité et leur esprit d’entreprise sur la mise en valeur et le développement économique du pays. Grâce à eux, Lang-Son, Bac-Lé, Song-Hoa, Than-Moï, etc., qui n’étaient