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Page:Leprohon - Antoinette de Mirecourt ou Mariage secret et chagrins cachés, 1881.djvu/124

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XIV.


Le lendemain matin, la jeune fille se leva avec un mal de tête violent qui la retint dans sa chambre toute la matinée, au grand désappointement de Sternfield qui vint de bonne heure pour la demander et qui, n’ayant pu pénétrer dans la maison, grâce au refus de Jeanne de le laisser entrer, s’était retiré en fronçant les sourcils d’une façon qui excita le courroux de cette digne femme.

— On pourrait le prendre pour le maître de la, maison, grogna-t-elle en fermant violemment la porte sur lui : ne paraissait-il pas en train de me jeter de côté et d’entrer de vive force comme il l’a fait l’autre jour quand il est venu demander mademoiselle !

Elle ne manqua pas de prendre la première occasion venue pour communiquer à sa maîtresse ses idées sur ce sujet, et le froncement de sourcils avec lequel celle-ci accueillit sa confidence lui donna plus de satisfaction que Sternfield n’en aurait eue s’il eut pu en être témoin.

Antoinette descendit pour dîner.

Les dames venaient de se lever de table et entraient dans le salon pendant que M. d’Aulnay gagnait sa Bibliothèque, quand le bruit d’une voiture qui s’arrêtait devant la porte annonça que quelqu’un arrivait.