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Page:Leprohon - Antoinette de Mirecourt ou Mariage secret et chagrins cachés, 1881.djvu/97

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XI.


Le major Sternfield, dont la bonne humeur avait été gâtée par sa rencontre avec le jeune Beauchesne, ne prolongea pas sa visite.

Dès qu’il fût sorti, la lettre que Louis avait apportée fut lue de nouveau et discutée par les deux cousines. Madame d’Aulnay fit remarquer triomphalement que le ton quelque peu arbitraire, quoique bienveillant, du petit message paternel était une preuve irrésistible de la vérité de sa théorie au sujet de l’inqualifiable tyrannie des pères sur leurs filles, quand les affections de celles-ci sont en question. Les conjectures de Lucille sur les extrémités probables auxquelles M. de Mirecourt en viendrait certainement pour l’accomplissement de ses vues jetèrent Antoinette dans un état de fiévreuse insomnie, et elle ne put dormir de la nuit.

Le lendemain matin, un violent mal de tête la retint dans sa chambre ; de sorte que lorsque Sternfield vint pour lui apporter quelques livres de littérature, il ne trouva au salon que madame d’Aulnay. Il n’eut cependant pas lieu de le regretter, car Lucille profita de ce tête à tête pour lui communiquer le contenu de la lettre de M. de Mirecourt, pour l’informer des