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Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/51

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BALAOO

aurais fait un mauvais parti… Mais quelle gifle à moi !… Tenez, j’en ai encore la joue toute rouge… mais je le retrouverai mon homme, et, encore une fois, ça ne se passera pas comme ça !

— Oui ! oui ! oui ! fit M. de Meyrentin, pensif… une gifle ! Eh bien ! nous en reparlerons !… Pour le moment, monsieur Bombarda, asseyez-vous et prenez vos notes !… Mais d’abord qu’est-ce que vous a répondu la receveuse des postes ?

— Elle a répondu qu’elle a reçu hier un télégramme pour M. Coriolis et qu’elle l’a donné au domestique de M. Coriolis qui était entré dans le moment pour y timbrer le courrier de son maître.

— Comment Noël ne m’a-t-il pas donné ce télégramme ? s’écria aussitôt Coriolis, c’est inexplicable. Va donc le lui demander, Gertrude !

La vieille sortit et revint presque aussitôt en se frappant le front d’une main et en agitant de l’autre le papier bleu d’un télégramme.

— Ah ! ma mémoire !… ma pauvre tête ! faisait-elle, je ne suis plus bonne à rien ! Vous devriez me jeter à la porte, mon cher monsieur !… Noël m’avait donné ce télégramme pour vous le remettre…, je l’ai mis dans ma poche et je viens de m’en souvenir seulement maintenant… Ah ! on a tort de vieillir !…

— C’est bon ! fit Coriolis en lui arrachant le télégramme, va-t’en.

Gertrude se sauva. Coriolis lut. Le juge d’instruction demanda que la dépêche lui fût communiquée.

— Mais le télégramme de mon neveu vous inquiète, donc bien ? interrogea Coriolis.

— Énormément, monsieur, et je vais vous dire pour-