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Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/70

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CHAPITRE V

dans l’ombre du cellier


Le déjeuner fut assez maussade. Coriolis et Madeleine semblaient se bouder l’un l’autre, et le repas se passa en silence.

L’après-midi fut prise pour Patrice par l’enquête. Il subit un nouvel interrogatoire de M. de Meyrentin dans la salle même du cabaret, et il resta longtemps à contempler, stupide, les traces des pas au plafond, le curieux dessin de ces chaussettes et leur singulier « surjet ».

M. le juge paraissait de plus en plus intrigué, surtout depuis un petit incident ridicule en soi, mais qui ne laissait pas de l’occuper étrangement. Après le déjeuner, alors que M. le juge faisait sa sieste (oh ! une toute petite sieste d’une demi-heure) dans une chambre chez les Roubion, on lui avait volé, sur lui, sa montre ! Il disait bien qu’elle était en « doublé » et que le voleur avait été volé ; mais, au fond, il ne pensait plus qu’à cela, car, sur le plancher de la chambre où il avait dormi, M. de Meyrentin avait relevé la trace des pieds du plafond !… Quel était donc ce personnage invisible qui tournait autour d’eux, criminel et farceur, en se moquant de tout le monde ?

De son côté, Patrice revint au manoir de plus en plus effrayé de ce qu’il voyait et entendait… et le repas du soir s’en ressentit encore.