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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/120

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— Je désirerais en voir les reliefs, insista le représentant de la faculté…

On lui apporta assiettes, verre, bouteilles.

On constata qu’il restait au fond d’une bouteille quelques gouttes de « branda ».

Cinq minutes plus tard, toute la vaisselle et la « branda » étaient examinées dans un laboratoire ; de l’avenue de la Victoire, selon les derniers procédés scientifiques. Il fallut se rendre à l’évidence. Titin avait été endormi par un narcotique qu’une main inconnue avait versé dans la branda !

Une main inconnue ! Ah ! M. Supia ne la connaissait que trop, cette main-là ! Hardigras !… Toujours Hardigras !…

Ce fut du reste l’avis de Titin-le-Bastardon, qui se réveilla sur ces entrefaites.

— Ce sacré Hardigras m’a eu ! avoua-t-il sans trop s’émouvoir… Mais je reviendrai ce soir monsieur Supia, et…

— F… le camp ! hurla le boïa… F… le camp et que je ne te revoie plus !

— Monsieur Supia, fit Titin en passant son pantalon, vous n’êtes pas poli ! Jamais je n’aurais cru que vous feriez tant de bruit pour une pauvre chambre Louis, XVI. Moi qui ai failli être empoisonné pour vous. Adieu, monsieur Supia ! Mes respects, Mlle Antoinette et dites-lui combien je regrette d’avoir si peu réussi avec ce damné Hardigras !

Mais M. Supia était déjà descendu s’enfermer chez lui… Il recommença de considérer les choses… et cette fois conclut à son impuissance. C’est Bezaudin qui avait raison ! se dit-il, il faut traiter avec Hardigras !… Au meilleur prix possible !