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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/197

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pas que M. Ordinal est devenu mon meilleur ami ? Moi non plus, je ne le lâche plus !

À ce moment, une rumeur sourde vint de la rue, puis des cris éclatèrent :

— La voilà ! la voilà !

C’était en effet la mariée qui arrivait.

Dans une auto de grand luxe, décorée de fleurs d’oranger et dont les vitres étaient relevées, on l’aperçut passer rapidement à côté de M. Supia, en habit, qui avait l’air d’un croque-mort.

Derrière, venait une auto remplie d’agents en civil, sur le siège de laquelle, à côté du chauffeur, se tenait M. Souques.

Puis venaient les autres voitures, avec les demoiselles et les garçons d’honneur et la famille.

— Vous avez vu le « moure de tola » ! (le visage de tôle) criait Anaïs qui s’était hissée sur les épaules de Tantifla… on dirait qu’il conduit un enterrement !

— Et la mariée, l’avez-vous vue ? lançait Conception ; sûr ! elle n’a pas l’air d’être à la noce !

Tout le monde avait remarqué la petite mine de Toinetta.

— La pauvre fille ! expliqua Ciaosa, si elle attendait Hardigras pour la sauver de cette affaire, elle a bien le droit de faire une tête !… Car il ne se presse pas.

Quand elle descendit d’auto, il y eut un grand silence autour d’elle et Supia lui fit traverser rapidement la cour.

Elle arriva ainsi dans la salle des mariages qui se remplit derrière elle.

Le prince Hippothadée fut bientôt à ses cô-