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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/198

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tés. En se retournant il aperçut Titin debout sur une banquette.

Il se pencha à l’oreille de Toinetta qui regarda du côté de Titin, et lui adressa un léger signe de tête, puis elle se mit à causer avec Hippothadée le plus affectueusement du monde.

On l’entendait même rire, d’un rire un peu nerveux.

Le prince paraissait aux anges. Il faisait le beau et il était en effet dans une admirable redingote gris fer qui faisait valoir sa taille haute, sa ligne souple encore pour un jeune marié qui allait compter, bientôt, son petit demi-siècle.

Quand il ne s’entretenait pas avec Antoinette, il regardait de droite et de gauche, souriait aux uns, saluait les autres.

Les huissiers ne savaient plus où donner de la tête. Les secrétaires avaient tout disposé sur le pupitre de M. le maire. On n’attendait plus que lui.

Un employé vint dire un mot à l’oreille du premier secrétaire. Et celui-ci annonça à la famille qu’il faudrait attendre encore un petit quart d’heure, car le maire, que le premier adjoint était allé quérir quelques instants auparavant à son domicile, avait dû se rendre d’urgence à une assemblée d’actionnaires qui avait de grandes décisions à prendre touchant les intérêts de la ville. Il s’excusait par téléphone.

Le prince était désolé de ce contretemps.

La bonne humeur était revenue…

Mais le maire n’arrivait toujours point.

Alors, comme l’allée du milieu qui séparait