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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/245

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sagesse même !… mais dépêchons, ze vous prie, voici plus d’une heure que le tailleur de monseigneur doit l’attendre au palace !

— Avant de quitter cet appartement, dit Titin, je tiens à vous apprendre, mon cher comte, à qui le mobilier qui le garnissait appartenait en premier lieu… Oui, le premier qui l’a vendu à celui que vous avez vu perdre au jeu, n’est un inconnu ni pour vous, ni pour moi ! C’est le prince Hippothadée Vladimir lui-même. Il avait alors l’espérance d’amener en ces lieux Mlle Agagnosc, devenue princesse de Transalbanie !…

— Par la vierge de Mostarajevo ! voilà qui est drôle, en vérité !… Mlle Agagnosc y viendra donc ! Elle sera donc princesse de Transalbanie ! mais c’est un autre prince que ze connais qui lui fera les honneurs de l’appartemente ! Assurément ze vois à cette marque que « lé seigneur Dieu est avec nous ! » Mais par ma mère, qui était une sainte, ce mobilier était ouné honte !

— C’est Supia qui l’avait choisi, continua Titin, c’est également Supia qui l’avait payé. Certainement Hippothadée a perdu au jeu la somme qu’il a tirée de ce mobilier sans la permission du « boïa ». L’affaire est encore plus drôle que vous ne pouvez vous l’imaginer. Quant à moi, elle me réjouit plus que je ne saurais vous dire, car elle prouve, à n’en plus douter, que Vladimir Hippothadée a renoncé, du moins pour le moment, à faire sa femme de Mlle Agagnosc !…

— Ze comprends ! Ze comprends ! Il peur de ce terrible Hardigras, fit Odon en clignant de l’œil.