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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/257

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— Tout ! sursauta Titin.

— Tout, fit tranquillement le comte.

— C’est ce que vous appelez votre veine ? dit Titin, qui finissait par trouver drôle cette histoire.

— Ouné grande vené, monseigneur, en vérité ! Si zé n’avais pas eu ce gentilhomme à mon côté, zé né lui achetais pas l’appartement et ze perdais le bizou de famille ! Tandis que maintenant, je n’avais plus le bizou, mais z’avais l’appartement ! Seulement, voilà, il ne me restait plus un petite sou à donner à monseigneur, alors, dès le lendemain, qu’est-ce que ze fais ?

— Vous vendez le mobilier ! dit Titin.

— Ah ! monseigneur est vraiment intelligente ! C’est la sazesse même qui parle par sa bouche ! Zé lé vendu vingt-cinq mille francs !

— Il vous en avait coûté quarante !

— Ouis, mais il ne valait pas plus de vingt-cinq mille et il était affreux !…, C’est encore moi qui faisais la bonne affaire ! d’autant qu’il ne faut pas oublier le droit au bail dans tout cela !… enfin ! zé remplaçai cet affreux mobilier par un autre mobilier magnifique que vous avez vu, monseigneur !

— Mais vous ne l’avez pas payé, ce mobilier !

— On ne paie zamais un mobilier de ce prix-là comptant ! Z’ai proposé de petits arrangements, mais le marçant ne s’est pas contenté de ma parole ! Alors, z’ai signé des billets.

— Mais si vous n’avez pas de quoi les payer, les billets ? fit Titin, de nouveau effrayé.

— Il faut que monseigneur sache bien qu’on ne paie zamais oune billet la première fois